Henri de France

Henri de France en 1952.
Henri de France, nĂ© le 7 septembre 1911 Ă Paris et mort le 28 avril 1986 dans la mĂȘme ville, est un ingĂ©nieur français, notamment inventeur de la norme de tĂ©lĂ©vision Ă 819 lignes, du standard de tĂ©lĂ©vision couleur SĂCAM, aprĂšs avoir participĂ© aux recherches qui ont menĂ© Ă l’invention de la tĂ©lĂ©vision Ă©lectronique et du radar, entre 1930 et 1947. Il fait partie des pionniers de l’Histoire des techniques de tĂ©lĂ©vision.
Biographie
NĂ© Ă Paris en 1911 dans une famille originaire de Lorraine, Henri Georges de France fait ses Ă©tudes secondaires au Havre et, dĂšs l’Ăąge de 18 ans, il s’intĂ©resse Ă la tĂ©lĂ©vision.
Télévision à haute définition
Henri de France est considĂ©rĂ© comme une personnalitĂ© majeure de l’histoire des techniques de la tĂ©lĂ©vision.
Les recherches sur la mise au point de la tĂ©lĂ©vision commencent en France dans les annĂ©es 1920, sur des concepts thĂ©oriques dĂ©jĂ Ă©voquĂ©s Ă la fin du XIXe siĂšcle. Aux cĂŽtĂ©s d’Henri de France, d’autres pionniers apportent leur contribution, notamment, le Russe Vladimir Zworykin qui met au point le premier tube Ă©lectronique analyseur d’images en 1923, l’Ăcossais John Baird ainsi que les Français RenĂ© BarthĂ©lĂ©my, le professeur Fernand Holweck, Marc Chauvierre et AndrĂ© Serf.
En 1929, grĂące Ă l’aide financiĂšre de plusieurs amis de la Compagnie gĂ©nĂ©rale transatlantique, il fonde son premier laboratoire et commence Ă procĂ©der Ă quelques dĂ©monstrations de tĂ©lĂ©vision Ă dĂ©finition 38 lignes.
En 1931, avec l’aide de Marcel Caple, il rĂ©alise deux liaisons de tĂ©lĂ©vision sans fil ; la premiĂšre entre FĂ©camp et Le Havre puis la seconde, entre Toulouse et Le Havre. Il constitue dans cette mĂȘme ville du Havre, la Compagnie gĂ©nĂ©rale de tĂ©lĂ©vision et met au point plusieurs appareils Ă 60 lignes.
En fĂ©vrier 1932, il installe son laboratoire sur les bords de Seine Ă Saint-Cloud. Il effectue alors des retransmissions d’images de personnages en buste, avec le poste de Radio Normandie Ă FĂ©camp, sur une distance de 7 km. Les signaux vidĂ©o sont reçus par quelques correspondants situĂ©s Ă plus de 100 km.
En octobre 1932, il perfectionne son équipement et obtient la définition de 120 lignes.
En 1936, en compagnie de Roger R. Cahen, il poursuit les retransmissions professionnelles dont les caractĂ©ristiques sont Ă 120 lignes, 25 images par seconde et la frĂ©quence sur 10 mĂštres de longueur d’onde soit environ 30 MHz, dans la bande no 1 de la gamme VHF. L’analyseur Ă©lectronique de tĂ©lĂ©cinĂ©ma exploite jusqu’Ă 405 lignes, procurant une image noir et blanc de dimension 21 Ă 24 cm.
En 1939, il devient ingĂ©nieur en chef de la sociĂ©tĂ© Radio-Industrie, oĂč ses activitĂ©s se partagent entre la tĂ©lĂ©vision dont la dĂ©finition atteint dĂšs lors 441 lignes et la rĂ©alisation d’Ă©metteurs et de rĂ©cepteurs Ă ondes trĂšs courtes, destinĂ©s aux avions de chasse.
En août 1942, à Lyon, il met au point un format de télédiffusion à 767 lignes lequel débouche ultérieurement sur la norme 819 lignes, format de télédiffusion à haute définition exploité notamment en France entre 1949 et 1983. Les deux normes précédentes entre 1938 et 1949 sont le 455 lignes puis le 441 lignes.
En 1943, H. de France réalise une démonstration de vidéoprojection noir et blanc à définition 753 lignes, sur un écran de 3 mÚtres de diagonale.
En 1948, le format 819 lignes qu’il a dĂ©veloppĂ© est choisi par le gouvernement français pour devenir la norme officielle nationale de tĂ©lĂ©diffusion ; au dĂ©triment du format haute dĂ©finition concurrent de RenĂ© BarthĂ©lemy Ă 1025 lignes et de la norme europĂ©enne Ă 625 lignes. Cette nouvelle norme E Ă haute dĂ©finition 819 lignes est abandonnĂ©e en 1985, en raison de ses caractĂ©ristiques techniques : la modulation Ă la norme E nĂ©cessite une considĂ©rable largeur de bande en frĂ©quence et pour ĂȘtre adaptĂ© Ă la couleur, ce format impose des coĂ»ts industriels et d’exploitation trĂšs supĂ©rieurs Ă ceux de la norme 625 lignes dĂ©jĂ adoptĂ©e en Europe Ă la mĂȘme Ă©poque.

